Les violences conjugales au sein des couples LGBT+: une réalité souvent ignorée
Publié le 05/06/2023 à 14:02 - Édité le 05/06/2023 à 14:25En France, le sujet des violences conjugales au sein des couples LGBT+ est souvent mis de côté, malgré une augmentation de ces actes de violence dans les dernières années. Selon l'étude nationale relative aux morts violentes au sein du couple en 2019, huit décès sont survenus au sein de couples homosexuels, sept d'entre eux impliquant des hommes.
La réalité alarmante des violences conjugales dans les couples LGBT+
- Entre 25% et 40,4% des femmes en couple lesbien ont subi des violences conjugales au cours de leur vie.
- Entre 26,9% et 40% des hommes en couple gay ont également été victimes de ces violences.
- Les formes de violences incluent les violences physiques, verbales, psychologiques, matérielles et sociales.
Les obstacles à la reconnaissance et à l'admission des violences
Les victimes ont souvent du mal à reconnaître et à exprimer leur expérience de violence. Cette difficulté est souvent liée à une conception hétéronormée de la violence, qui voit principalement les violences conjugales comme l'acte d'un homme envers une femme. Cette perception est aussi présente au sein de la communauté LGBT+, ce qui rend encore plus difficile la reconnaissance des violences dans ces couples.
Les formes spécifiques de violence dans les couples LGBT+
Certaines formes de violence sont propres aux couples LGBT+, telles que les menaces d'outing (la révélation de l'orientation sexuelle ou de l'identité de genre à des tiers sans le consentement de la personne) et des insultes spécifiques à l'orientation sexuelle ou à l'identité de genre. Les violences économiques, telles que le contrôle des finances ou l'emprunt de grosses sommes, sont également courantes.
La recherche d'aide et le chemin vers la reconstruction
La reconnaissance en tant que victime est le premier pas vers la recherche d'aide. L'assistance des proches peut jouer un rôle clé dans ce processus. Cependant, des obstacles existent lorsqu'il s'agit de trouver de l'aide auprès des institutions sociales, policières et judiciaires. Les préjugés sociétaux, ainsi que le manque de structures adaptées aux victimes LGBT+, constituent des freins importants.
Il est important d'inclure tous ces facteurs dans les discussions et les actions concernant les violences conjugales, pour que toutes les victimes, quelles que soient leur orientation sexuelle ou leur identité de genre, puissent recevoir l'aide nécessaire.
- Le courage et le soutien aux victimes sont essentiels pour que ces dernières trouvent la force de parler et de trouver de l'aide.
- Il est essentiel de reconnaître que la violence peut prendre différentes formes et se trouver dans tous les types de couples, et que cela ne dépend pas du sexe.
Le témoignage de Marc : une histoire de violence et d'abus
Marc, qui avait 23 ans à l'époque, partage son expérience d'une relation toxique et abusive qu'il a vécue avec Lucas, son premier amour sérieux. Il se remémore une violente dispute qui a marqué un tournant dans leur relation.
Ce jour-là, lors d'un conflit dont les détails lui échappent, Lucas a lancé un bibelot précieux qui s'est fracassé à ses pieds. Submergé par la peur et la colère, Marc l'a repoussé, provoquant sa chute. En réaction, Lucas lui a donné une gifle si puissante que Marc s'est retrouvé au sol, assourdi, souffrant de vertiges.
- Victime de violence verbale et physique : Non seulement Lucas l'a frappé, mais il l'a également humilié en lui crachant dessus et en l'insultant.
- Dénigrement et déshumanisation : Lucas a poursuivi l'abus en traitant Marc de "sous-merde", une attaque dégradante qui a probablement eu un impact psychologique important.
L'incident a conduit Marc à prendre la décision difficile de quitter Lucas. Cependant, sa tentative de départ a été entravée par la poursuite des violences de Lucas.
Malgré l'amour qu'il éprouvait pour Lucas, Marc a dû faire face à des épisodes de colère et de violence pendant plusieurs mois. Il a finalement réussi à se libérer de cette relation toxique, soulignant la difficulté de quitter un partenaire violent et abusif.
Cet article s'inspire d'un autre : L'impensé des violences conjugales au sein des couples LGBT+.
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