Côte d'Ivoire : Le premier magazine LGBT dans un continent peu favorable aux LGBT
Publié le 29/05/2023 à 10:00 - Édité le 29/05/2023 à 10:08Meleagbo, proclamé comme le premier magazine LBGT+ de l'Afrique de l'Ouest francophone, fait son apparition. Initié par l'ONG Gromo, un défenseur des droits des minorités sexuelles à Abidjan, ce magazine aspire à mettre en lumière des figures qui contribuent à la promotion de la culture, de l'histoire et des réussites de la communauté LGBT+.
C'est une avancée significative sur un continent où près de trente pays continuent de condamner et de réprimer les actes hostiles envers les personnes LGBT+. Cependant, la route vers l'égalité des droits et l'acceptation complète reste parsemée d'obstacles.
Emmanuel Niamien et ses équipes font face à des défis conséquents pour imprimer le premier numéro de Meleagbo, la première revue dédiée à la communauté LGBT+ de l'Afrique de l'Ouest. Initialement prévue pour le 12 mai, la publication est retardée, le rédacteur en chef éprouvant des difficultés à trouver des imprimeurs LGBT en Côte d'Ivoire qui soutiennent la cause des lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres et queers. La revue, financée par l'ONG Gromo, l'une des rares associations qui militent pour les droits des LGBT+ en Côte d'Ivoire; et par les fonds propres de ses membres, dont Emmanuel Niamien, contient une quarantaine de pages qu'il a été difficile de compléter. Peu de personnes acceptent d'y afficher leurs visages et leurs noms, par peur des représailles.
Un groupe de jeunes Ivoiriens a décidé de lancer Meleagbo pour pallier le manque de représentation de la communauté LGBT+ dans les médias traditionnels. "Avec ce magazine, on espère changer les mentalités", souligne Emmanuel Niamien. "Faire comprendre aux gens qu'on est là, on a toujours été là et qu'on fait partie des personnes qui font bouger le système."
L'homosexualité n'est plus un délit mais reste un vrai tabou
La situation est complexe en Côte d'Ivoire. Malgré le fait que l'homosexualité n'est pas pénalisée, contrairement à d'autres pays africains comme le Ghana, l'Ouganda et le Nigeria, la Côte d'Ivoire ne protège pas juridiquement les droits des personnes LGBT+. En novembre 2021, l'orientation sexuelle a été retirée comme motif de discrimination dans le code pénal ivoirien, marquant un pas en arrière pour les droits de la communauté.
Cette discrimination omniprésente affecte tous les aspects de leur vie, y compris le monde professionnel. Selon un sondage de l'ONG Gromo réalisé en 2021, 70% des personnes LGBT+ seraient au chômage en Côte d'Ivoire. Un chiffre alarmant qui souligne l'urgence de la situation et la nécessité d'actions concrètes pour améliorer la vie de cette communauté.
Situation des personnes LGBT en Côte d'Ivoire
- L'homosexualité n'est pas pénalisée en Côte d'Ivoire, contrairement à certains pays africains voisins.
- Malgré cela, la Côte d'Ivoire ne propose pas de protection juridique pour les droits des personnes LGBT+.
- En novembre 2021, l'orientation sexuelle a été retirée comme motif de discrimination dans le code pénal ivoirien, un pas en arrière pour les droits de la communauté LGBT+.
- La discrimination omniprésente affecte tous les aspects de la vie des personnes LGBT+, y compris le monde professionnel.
- 70% des personnes LGBT+ seraient au chômage en Côte d'Ivoire selon un sondage de l'ONG Gromo réalisé en 2021.
- La peur des représailles conduit beaucoup de personnes LGBT+ à l'anonymat, rendant difficile leur représentation dans les médias et la société en général.
- Des initiatives comme le magazine Meleagbo, lancé par des jeunes Ivoiriens, tentent de combler le manque de représentation de la communauté LGBT+ dans les médias traditionnels et de changer les mentalités.
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