Le mystérieux mariage médiéval espagnol : Réflexion sur une relation homosexuelle potentielle
Publié le 26/08/2024 à 08:38 - Édité le 26/08/2024 à 08:41Points clés à retenir :
- Un contrat datant de 1061 entre Pedro Díaz et Munio Vandilaz suggère une alliance dépassant la simple coopération professionnelle.
- Le document, conservé dans le monastère de San Salvador de Celanova, témoigne de ce que l'on nomme alors une "parenté artificielle".
- José Miguel Andrade, érudit en histoire médiévale, soutient que ces alliances étaient courantes, favorisant la gestion partagée de biens entre personnes non apparentées.
- La nature ambiguë du pacte inspire des débats parmi les historiens, certains comme John Boswell ou Carlos Callón envisagent l'éventualité d'une union homosexuelle.
- À l'inverse, Eduardo de Hinojosa interprète ce pacte comme un accord juridique dépourvu d’attache romantique.
- La période médiévale n'était pas nécessairement hostile aux orientations sexuelles diverses, certains textes de l'époque comportant des éloges pour les relations homoérotiques.
- La compréhension de ces liens suivant les époques reflète les normes culturelles et académiques toujours en évolution, et l'existence de la diversité sexuelle au Moyen Âge reste débattue.
Un certain contrat, soigneusement préservé et datant de 1061, mène Pedro Díaz et Munio Vandilaz à révéler une énigme historique dans le nord-ouest de l'Espagne. Scripté dans les archives du monastère de San Salvador de Celanova, il parle d'une coopération dans la gestion des biens, mais légèrement voilé, un passage de ce document suggère une alliance plus intimiste.
José Miguel Andrade, érudit en histoire médiévale de l'Université de Saint-Jacques-de-Compostelle, a fouillé cette page de l'histoire. Il en ressort que de telles ententes étaient dans l'air du temps, généralement contractées pour le partage des biens entre personnes non liées par le sang. Cette relation est souvent qualifiée de « parenté artificielle », un concept juridique courant à l'époque.
Liaisons Ambiguës ou Simples Droit Médiéval ?
Ce document daté stipule que les hommes doivent agir comme des amis amiables, garder la loyauté et la vérité, tout le temps, éternellement. Cette déclaration équivoque a conduit plusieurs historiens, dont le spécialiste de l'époque médiévale américaine John Boswell, à réfléchir sur la possibilité d'une relation romantique, voire matrimoniale, plutôt qu'un simple pacte juridique.
L'historien galicien, Carlos Callón, renforce également cette hypothèse avec ce document. Son analyse laisse entrevoir l'existence de liaisons amoureuses entre personnes de même sexe, reconnues et consenties au Moyen Âge. Contrastant, l'historien du droit espagnol, Eduardo de Hinojosa, voit plutôt ce document comme le reflet des affiliations "artificielles", dénuées d'impression romantique.
Andrade insiste, en discutant ce texte, que le Moyen Âge n'était pas forcément une ère sombre, opprimée. Preuve à l'appui : certaines louanges ont existé envers les relations homoérotiques, en témoigne la littérature de cette période.
Cependant, ce document shakespearien témoigne aussi des divergences dans l'interprétation des relations de même sexe au Moyen Âge. Notre compréhension de ces liens reflète les normes académiques, culturelles, qui ont évolué au fil du temps. Si l'authenticité d'une union homosexuelle dans ce document se pose toujours en question, le débat demeure.
Le document démontre un exemple passionnant de la complexité des liens humains au Moyen Âge et donne ainsi un aperçu de notre changement de compréhension de l'histoire au fur et à mesure du temps.
Ainsi, quittons-nous cette plongée historique sur une note d'incertitude. Qu'en pensez-vous? 📝 Pouvez-vous voir cette alliance entre Pedro et Munio comme un exemple médiéval d'amour et de loyauté entre deux hommes? Ou est-ce une coïncidence juridique? 🏛️ Le débat est ouvert! 💬
Source : Geo.fr
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