Témoignage : « Homosexuel et asexuel, ma vie amoureuse est un désert »
Publié le 23/04/2024 à 11:08 - Édité le 23/04/2024 à 11:15Témoignage d'une membre anonyme âgé de 30 ans vivant à Paris, inscrit sur betolerant.fr
Je m'appelle Maxime, j'ai 30 ans et je vis à Paris. Je suis gay et asexuel, ce qui signifie que je suis attiré par les hommes, mais que je ne ressens pas le besoin ou l'envie d'avoir des relations sexuelles. Depuis toujours, j'ai du mal à trouver ma place dans une société où l’hyper-sexualisation est omniprésente.
Je me souviens encore de mon premier amour, au lycée. J'étais fou amoureux de lui, mais je ne comprenais pas pourquoi je n'avais pas envie de coucher avec lui. Je me sentais différent, anormal, et j'avais honte de moi. J'ai mis des années à comprendre que j'étais asexuel, et à accepter cette partie de moi-même.
Mais même si j'ai appris à m'accepter tel que je suis, je galère toujours pour trouver un compagnon. Dans la communauté gay, l’hyper sexualisation est encore plus présente qu'ailleurs. Sur les applications de rencontre, la plupart des hommes ne cherchent que des plans d'un soir, et ne comprennent pas que je puisse être attiré par eux sans vouloir coucher avec eux.
Je me souviens encore de ce rendez-vous galant, où j'ai expliqué à mon rencard que j'étais asexuel. Il m'a regardé avec des yeux ronds, comme si je venais de lui annoncer que j'étais un extraterrestre. Il m'a demandé si j'avais des problèmes de santé, ou si j'avais été victime d'abus sexuels. Je me suis senti humilié, comme si mon identité était remise en question.
Mais même si je suis confronté à l'incompréhension et au rejet, je continue de chercher l'amour. Je continue de croire qu'il existe quelqu'un pour moi, quelqu'un qui m'aimera pour qui je suis, et non pour ce que je peux lui apporter au lit. Je continue de croire que l'amour n'est pas qu'une question de sexe, mais qu'il s'agit avant tout de complicité, de respect, de tendresse.
Je sais que le chemin sera long et difficile, mais je ne perds pas espoir. Je sais que je devrai affronter les préjugés et les stéréotypes, que je devrai expliquer encore et encore ce qu'est l'asexualité, et que je devrai peut-être essuyer des refus et des déceptions. Mais je suis prêt à me battre pour mon bonheur, et pour le bonheur de celui qui partagera ma vie.
Je veux que les gens comprennent que l'asexualité n'est pas une anomalie, mais une orientation sexuelle comme les autres. Je veux que les gens comprennent que l'on peut être attiré par quelqu'un sans vouloir coucher avec lui, et que cela ne fait pas de nous des êtres inférieurs ou anormaux. Je veux que les gens comprennent que l'amour ne se résume pas au sexe, et que l'on peut être heureux et épanoui sans avoir une vie sexuelle active.
Je sais que je ne suis pas seul dans ce combat. Je sais qu'il existe d'autres personnes asexuelles qui galèrent comme moi pour trouver leur place dans une société hyper sexualisée. Je sais qu'il existe des associations et des communautés qui luttent pour la reconnaissance et la visibilité de l'asexualité. Et je sais que, petit à petit, les mentalités évoluent, et que l'on commence à parler de l'asexualité dans les médias et dans la société.
Alors j'espère qu'un jour, je pourrai trouver l'amour sans avoir à me justifier ou à m'excuser. J'espère qu'un jour, je pourrai vivre ma vie sans avoir à subir le regard des autres ou les préjugés. J'espère qu'un jour, je pourrai être moi-même, sans honte ni peur. Car je suis gay et asexuel, et je suis fier de l'être.
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